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Valses de Vienne Convertir en PDF Version imprimable Suggérer par mail
Écrit par Webmaster   
19-11-2009

En 1933, Maurice Lehmann, directeur du Châtelet, préside également aux  destinées du théâtre de la Porte Saint-Martin où il vient de subir un échec avec La Dubarry de Théo Mackeben malgré la présence d'une distribution de premier ordre emmenée par la ravissante et bien chantante Fanély Revoil. Il raconte dans ses mémoires son choix entre plusieurs livrets : "À Londres, on donnait une opérette viennoise qui arrivait tout droit de Broadway, et qui remportait un très grand succès. L'ouvrage s'appelait Wiener Waltz et la musique en était de Johann Strauss. Je fus très déçu en la voyant ; la grâce, le charme des valses de Strauss avaient été complètement déformés par la mise en scène américaine, beaucoup trop importante ; il ne restait rien de l'histoire naïve et charmante de la rivalité du père et du fils Strauss. Je rentrai assez décontenancé à Paris, lorsque l'idée me vint qu'il serait peut-être intéressant de retrouver le livret original duquel avait été tiré le grand show américain. Dès que j'en eu pris connaissance, j'appelais Mouézy-Eon et, avec Marietti, nous nous mîmes au travail pour faire une adaptation française de ces Valses de Vienne..."

Le spectacle fut un grand succès à la création, succès qui se confirma au cours des décennies suivantes :" Cette opérette était réussie scéniquement et musicalement. La pièce était amusante et la partition réunissait les jolies valses viennoises des deux Strauss, valses qui garderont toujours une élasticité, une séduction particulières, mousseuses comme un champagne bien frappé... André Baugé était naturellement le héros, Johann Strauss fils et Pierre Magnier, excellent comédien, jouait le rôle de Johann Strauss père... Mademoiselle Lucienne Trajin... chantait le rôle de Rési, tandis que Fanély Revoil incarnait la Comtesse avec tout l'abattage et le charme qui devaient faire d'elle la vedette  incontestée de l'opérette... La somptueuse mise en scène de Maurice Lehmann devait beaucoup aux décors de Messieurs Deshays et Bertin et aux costumes dessinés avec art par Marie Laurencin..."

Une grande réussite donc à la Porte Saint-Martin, mais c'est sur la scène incomparable du théâtre du Châtelet, où Maurice Lehmann l'introduira dès 1941, que Valses de Vienne donnera toute sa mesure. On ne compte pas moins de 6 reprises sur cette scène, la dernière ayant eu lieu en 1974. Mogador accueillera Valses de Vienne en 1975 et 1977. Après André Baugé, Maurice Vidal, Henri Gui et Jean-Claude Darcey furent les Strauss junior parisiens. Rési fut chantée par Lillie Granval, Madeleine Vernon, Janine Ervil, Huguette Boulangeot, Margaret Latour et Brigitte Krafft. Dans le rôle de la Comtesse se succédèrent Jane Montange, Colette Riedinger, Line May, Nicky Nancel et Nadine Capri. Enfin, André Baugé, en 1958, 25 ans après la création de l'ouvrage, interpréta au Châtelet Johann Strauss père.


L ’ouvrage est toujours à au répertoire des théâtres de province et enchante encore chaque année des milliers de spectateurs. Par contre, cette opérette "fabriquée", créée à Vienne en 1931 est aujourd’hui totalement oubliée tant en Autriche qu’en Allemagne.

 

L'argument

Acte I

À Vienne en 1845, Johann Strauss père est à l'apogée de sa gloire. Son fils Johann rêve de devenir également un "roi de la valse". Mais le vieux compositeur, par jalousie sans doute, ne lui reconnaît aucun talent et contrarie savocation. Junior en est donc réduit à composer en cachette tout en donnant des leçons de musique pour vivre. Les rêves de réussite ne l'empêchent pas de tomber amoureux de Rési, son élève favorite, la fille d'Ebeseder, le plus fameux pâtissier de Vienne. Mais celui-ci a décidé que sa fille épouserait ce benêt de Léopold, le fils de son ami Wessely. Dernier personnage important du drame qui se noue : la Comtesse Olga, grande dame bien vite séduite par le charme romantique de Johann. Au grand dépit de Rési, elle lui promet de l'aider à devenir célèbre. 

Acte II

Ce soir-là, Strauss père donne un concert au Casino d'Hietzing. La Comtesse s'arrange pour le faire convoquer au dernier moment à l'ambassade de Russie...Pendant ce temps, son fils retrouve Rési. Mélancolique, il doute de lui, de son talent. Profitant de ses états d'âme, la jeune fille lui fait promettre d'abandonner la musique et de devenir... pâtissier ! Strauss père se fait attendre et le public s'impatiente. Le directeur convainc Junior de le remplacer au pied levé. Johann dirige l’une de ses oeuvres lorsque son père paraît. Le vieux compositeur fait un esclandre et s'en va en déclarant à son fils que tout est fini entre eux. Comme un malheur n'arrive jamais seul, Rési reproche au jeune homme d'avoir failli à sa promesse. Elle décide d'épouser Léopold... Triste mais résolu, Johann remonte au pupitre et dirige sa nouvelle valse : " Le Beau Danube Bleu ". 

Acte III

Johann est maintenant célèbre. La Comtesse tente en vain de le décider à partir quelques jours avec elle.Toujours amoureux de Rési, il se débarrasse de la grande dame en lui déclarant qu'en réalité toutes ses inspirations lui viennent de son père. Quelque temps plus tard, Olga donne une soirée en l'honneur de Strauss père, radieux de constater qu'il a conservé toute sa popularité.... La réconciliation générale est proche : Strauss père comprend que l'amour que lui porte son fils va jusqu'au sacrifice, Rési se rend compte de l'amour de Johann pour elle... Junior pourra doncaimer, être aimé, et vivre au gré de son inspiration.

 

 
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