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La route fleurie Convertir en PDF Version imprimable Suggérer par mail
Écrit par Administrator   
12-02-2009

En 1952, l'opérette était reine à Paris. Luis Mariano, puis Rudy Hirigoyen, triomphait dans Le chanteur de Mexico au Châtelet. Marcel Merkès, après le succès de Violettes Impériales se préparait à faire sa rentrée à Mogador dans Les Amants de Venise. Michel Dens chantait Le pays du sourire ou Les mousquetaires au couvent à la Gaîté-Lyrique.

Georges Guétary revenait des Etats-Unis où il avait tourné Un américain à Paris. Pour sa rentrée, Francis Lopez et Raymond Vincy préparaient pour lui La route fleurie. Influencé par la comédie musicale américaine, où le comique et le chanteur de charme se partageaient la vedette, Guétary, si l’on en croit son livre de souvenirs, suggéra qu'on lui donne comme partenaire un fantaisiste de poids avec lequel il puisse former un tandem comparable au tandem Bing Crosby et Bob Hope outre-Atlantique. Francis Lopez, dans " Flamenco ", prétend que c’est lui qui a eu cette idée. Quelle importance ? D’autant que l’un et l’autre n’ont rien inventé, si l’on veut bien se souvenir du tandem André Baugé-Bach au Châtelet avant la guerre.

Qui choisir ? Bourvil peut-être ? Le comique normand cherchait un second souffle : il venait de terminer une tournée fort peu brillante. Il ne fit pas l'unanimité, mais on finit tant bien que mal par l'accepter. Pour compléter la distribution, la jolie Claude Arvelle, et une fantaisiste belge débutante, Annie Cordy, furent choisies.

Les répétitions se déroulèrent dans de bonnes conditions. Les artistes s'entendaient bien. Mais, ils n'étaient guère optimistes sur l'avenir d'un spectacle dont la forme les déroutait peut-être eux-mêmes.

Dès les représentations " d'essai " à Lyon, tout le monde compris que la partie était gagnée. Guétary, comme l'on s'en doutait, fut excellent. Bourvil, sur lequel des réserves avaient été exprimées, fut le grand triomphateur d'un spectacle, qui, grâce à sa présence, devait tenir l'affiche quatre années à l’ABC. Annie Cordy se révéla à cette occasion une grande fantaisiste. Elle n’assura pas toute la série de représentations, préférant payer un dédit. Elle fut remplacée par Joan Daniel. Guétary prit aussi quelques " vacances " ne serait-ce que pour tourner des films. Le plus assidu fut sans doute Bourvil qui avait d’ailleurs mal négocié son contrat compte tenu de sa baisse de notoriété.

Le succès parisien se prolongea en province. Les protagonistes finirent par abandonner leur rôle. Mais La route fleurie continua son chemin triomphal sur les scènes de province. Rudy Hirigoyen, Micaël Pieri, Alain Merkès, Philippe Fargues reprirent le rôle de Jean-Pierre, Henri Genès, Luc Barney, Darry Cowl, Jacky Piervil, Michel Dunand celui de Raphaël. Éliane Varon, Angelina Cristi, Dany Luck, s'illustrèrent dans les rôles féminins. Longtemps après la création, Georges Guétary repris le rôle de Jean-Pierre sur les scènes province et de Belgique.

   En ce début de siècle, La route fleurie est restée au répertoire des théâtres de France.

 

(d’ après ANAO-Opérette, 62 rue Blanche, 75009 Paris)

 
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