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La Belle de Cadix Convertir en PDF Version imprimable Suggérer par mail
Écrit par Webmaster   
02-04-2010

Comme en 1918, l'opérette cherche un nouveau souffle à la fin de la Seconde Guerre Mondiale. C'est Phi-Phi, qui donne le coup d’envoi de l'opérette nouvelle au seuil des années folles ; près de quarante ans plus tard La Belle de Cadix marque le début de l'âge d'or de l'opérette à grand spectacle d'après 1945.

    En réalité, l'histoire de cette "Belle" commence en 1938...

Raymond Vincy, collaborateur d'Alibert pour ses opérettes et ses revues marseillaises, écrit alors le livret d'un ouvrage dont l'histoire se passe du côté de Marseille. Les vedettes prévues sont la chanteuse Rina Ketty et le comique marseillais Gorlett. Titre envisagé : Mariage à l'essai.

Le conflit mondial ne permettant pas au projet de se concrétiser, le projet est enfoui au fond de quelque tiroir...

Enfin les hostilités prennent fin... Dans tous les domaines artistiques de nouvelles têtes d’affiche apparaissent. Francis Lopez commence à être connu. Son "Robin des Bois", vaillamment interprété par Georges Guétary, est sur toutes les lèvres. Luis Mariano se fait remarquer à la radio et au music-hall...

Dans son livre de souvenirs, Francis Lopez raconte que le directeur du Casino Montparnasse lui demande un spectacle à peine deux mois avant les fêtes de fin d'année 1945. Il faut faire vite. Marc Cab pense à Raymond Vincy qui ressort son Mariage à l'essai. Pourquoi pas? Mais Marc Cab préfèrerait que l'action se déroule en Hongrie. Alors, La Belle de Budapest? Francis Lopez penche plutôt pour l'Espagne. Mariage Gitan ? L'accord se fait sur l'Espagne. Lopez propose Luis Mariano comme tête d'affiche et que vogue la galère ! Le titre définitif est choisi : ce sera La Belle de Cadix...

L'ouvrage est monté à l'économie, mais avec enthousiasme par une troupe de jeunes. Le 22 décembre 1945, les trois coups sont frappés... On ne pensait guère dépasser les 50 représentations : l'ouvrage est joué près de deux ans et est repris en 1949 dans une version à grand spectacle par Maurice Lehmann au théâtre de l'Empire. La Belle de Cadix sera encore programmée à Paris en 1958 (Gaîté-Lyrique), en 1977 (Mogador), en 1979 et en 1991 (Renaissance).

Dire que le livret renouvelle le genre serait un peu excessif. Mais l'ouvrage est bien équilibré et le compositeur a su mêler dans sa partition, le sentiment, l'exotisme et le dynamisme qui ne pouvaient que plaire à un public venu chercher un dépaysement qu'il n'était pas encore en mesure de s'offrir "pour de vrai". La plupart des airs de La Belle ont été des succès : "La Belle de Cadix", "La Fiesta Bohémienne", "Maria-Luisa", "Le clocher du village", "Rendez-vous sous la Lune"... La Belle de Cadix deviendra un film musical interprété par Luis Mariano et Carmen Sévilla (1953).

Aujourd’hui, La Belle de Cadix est peut-être encore l'opérette de Francis Lopez la plus souvent à l'affiche des scènes françaises.

 

L’argument

Carlos Medina, grande vedette de cinéma, quitte la Côte d'Azur pour aller tourner un film au sud de l'Espagne au milieu des dernières tribus gitanes qui gardent encore leurs traditions, leurs chants et leurs danses.

Maria-Luisa, la plus belle des gitanes, est jalouse. Son fiancé Ramirez s'est fait engager comme guitariste dans la troupe. Jalouse et peut-être déjà attirée par Carlos, elle accepte de tenir le rôle de la Belle de Cadix dans le film en préparation. Une de scènes les plus importantes du film est la cérémonie du mariage. Le figurant choisi étant un véritable roi gitan, Carlos et Maria-Luisa se retrouvent réellement mariés.

Les deux jeunes gens s'accusent mutuellement d'être responsable de la situation. Ils se disputent allègrement tout en jouant la comédie du grand amour devant leurs admirateurs attendris... Ils passeront la nuit ensemble... mais chacun dans une pièce séparée.

Le lendemain, les prises de vues continuent. La jalousie de Ramirez et de Miss Hampton, fiancée de Carlos, contribue à semer la confusion la plus complète. On apprend alors que le roi gitan n'était qu'un imposteur. Le mariage est donc nul...

Carlos part pour Cannes, Maria-Luisa reste à Cadix. Miss Hampton a compris que Carlos et Maria-Luisa s'aimaient d'amour tendre ; elle joue les bons offices et cette belle histoire peut se terminer par le happy end attendu du spectateur depuis 3 heures.

 

 

(d’ après ANAO-Opérette, 62 rue Blanche, 75009 Paris)

 
 
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