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L'auberge du cheval blanc Convertir en PDF Version imprimable Suggérer par mail
Écrit par Administrator   
13-02-2009
Opérette en 3 actes et 34 tableaux, livret de Erik Charell, Hans Müller et Robert Gilbert. Musique de Ralph Benatzky.Airs additionnels de Robert Stolz, Robert Gilbert, Anton Profès,
Bruno Granichstaedten et Hans Frankowsky.
Création à Berlin, le 8 novembre 1930.

    Dans la petite localité touristique de Saint-Wolfgang, au bord d'un lac, dans un cadre enchanteur situé à 550 mètres d'altitude, se trouve la célèbre auberge du Cheval Blanc. Car l’auberge existe réellement. Elle a été fondée en 1712 et appartenait il y a une vingtaine d’années (et peut-être encore aujourd’hui) à la famille Peter, propriétaire de l’établissement depuis 1912. A la fin du siècle dernier, on venait d’Europe entière en villégiature dans cette région où se respire un air sans pareil.

    En 1889, deux auteurs viennois, Blumenthal et Kadelburg ont l’idée d’écrire une comédie-vaudeville dont l'histoire a pour cadre la fameuse auberge tyrolienne. Après avoir connu un vif succès, la pièce tombe peu à peu dans l'oubli.

    Erik Charell, célèbre metteur en scène (dont du non moins célèbre film Le Congrès s’amuse) découvre le livret au fond d'une bibliothèque et décide d’en faire un ouvrage musical qui associe les fastes du music-hall aux qualités habituelles de l'opérette traditionnelle. Il confie l'adaptation du vaudeville à Hans Müller et demande à Ralph Benatzky de composer la musique.

     D’autres musiciens collaborent à la partition. En premier lieu Robert Stolz, à qui l’on doit les tubes " Tout bleu ", " Adieu, adieu ", " Mon chant d’amour " ; également Robert Gilbert (" On a l’ béguin "), Anton Profès (" Je vous emmenai sur mon joli bateau "). Enfin Bruno Granichstaedten et Hans Frankowsky dont les noms n’apparaissent dans les versions françaises qu’à partir de 1968 (nouvelle adaptation de Jean Valmy et Marcel Lamy).

    La première représentation donnée à Berlin le 8 novembre 1930 est un triomphe pour les auteurs et pour la célèbre divette viennoise Marianne Kupfer.

    Deux cents villes européennes auront bientôt le privilège d'applaudir L'Auberge du Cheval Blanc. A Paris, l’ouvrage est monté le 1er octobre 1932 à Mogador par les frères Isola. Lucien Besnard (livret) et René Dorin (lyrics) ont en charge l’adaptation de l’ouvrage au goût du public parisien, ce qu’ils font avec talent.

    Un bateau et un train plus vrais que nature, des touristes, des tyroliens, un Empereur… des éclairages savamment réglés… des décors et des costumes somptueux…une distribution éblouissante qui réunit Gabrielle Ristori (Josépha) et Milton (Léopold), Charpin (Bistagne), André Goavec (Florès), Rose Carday (Sylvabelle), Monette Dinay (Clara), Robert Allard (Célestin), Hélène Régelly (Kathy) et Jean Paqui (Piccolo)… une musique sans prétention mais populaire par la franchise de ses rythmes, expliquent le succès d'un ouvrage qui sera pendant ses 700 représentations parisiennes un régal pour les yeux et les oreilles.

 

     En 1948, L'Auberge du Cheval Blanc s'installe au Châtelet où elle est accueillie encore plus fastueusement. Pour cette nouvelle production dans un cadre plus large, Maurice Lehmann présente une version rajeunie pour laquelle Paul Bonneau compose un ballet classique (" Le ballet des oiseaux ") et Raymond Fost dessine des décors et des costumes nouveaux. L'Auberge devient l’une des opérettes " mascotte " du Châtelet. En vingt ans, de 1948 à 1968, elle est montée 4 fois et totalise près de 1700 représentations. Parmi les interprètes qui ont fait un séjour à L'Auberge du Cheval Blanc citons : Yvonne Darriès, Jany Delille, Colette Riedinger, Huguette Boulangeot, Christiane Harbell, Simone Sully, Janine Ribot, Michèle Sylva, Rosine Brédy , Eliane Varon, Nicole Broissin, Danielle Castaing, Sophie Baquet... Luc Barney, Guy Fontagnère, Carpentier, Luc Frébert, Bernard Plantey, André Jobin, Fernand Sardou, Jack Claret, Bernard Lavalette, Michel Caron, Marcel Rozet, Serge Clin, Robert Piquet, René Dary, Jean-Louis Simon…

    Pour beaucoup, le couple Colette Riedinger et Luc Barney (reprise de 1953) est resté inégalé.    L’Auberge du Cheval-Blanc (version traditionnelle) a encore une petite histoire parisienne pour des reprises honnêtes peut-être, mais qui ne bénéficiaient pas des moyens mis en œuvre précédemment : Mogador 1981 avec Arta Verlen et Francis Joffo ; Eldorado 1987 avec Françoise Peyrol ou Sophie Norton et Jean Bonato.    

    L’Auberge du Cheval-Blanc a fait son retour à Mogador en 1999 dans une version revue et corrigée, rajeunie et raccourcie. Mise en scène de Jacques Duparc. Texte réduit donc, disparition des " clous "  "(arrivée du bateau, du train…), des sketches (scène de la combinaison), suppression du grand défilé et du ballet des oiseaux…

    Cette option nouvelle est généralement bien accueillie ; elle est jouée soixante fois à Mogador.

    Au passif : décor unique, costumes, Empereur transformé en bouffon (insupportable). A l’actif : spectacle mené tambour battant ; choristes-danseurs avec swing et claquettes, distribution cohérente dans l’ensemble où l’on remarque particulièrement les excellents Isabelle Georges (Sylvabelle) et Patrick Haudecœur (Célestin) ainsi que Vincent Vittoz (Léopold), Nelly-Anne Rabas (Clara) et l’orchestre dirigé par Dominique Trottein ou Bruno Membrey. Les excuses : spectacle monté un peu en catastrophe avec des moyens financiers limités.

 

L'argument (version Besnard-Dorin)

1880, à Saint-Wolfgang, sous le règne de François-Joseph.

Acte I :

    Léopold, le maître d'hôtel de l'auberge est amoureux de sa patronne, la belle Josépha. Amour non partagé, car Josépha s’est entichée de Guy Florès, avocat parisien qui vient chaque année passer ses vacances dans son établissement.

    Léopold, bien qu’intimidé, réussit à déclarer sa flamme à l’objet de toutes ses pensées. Mais la belle l’invite à garder ses distances et le menace de renvoi au cas où il continuerait à l'importuner…

    Le bateau accoste. Le maître d’hôtel accueille le marseillais Bistagne que sa fille, la ravissante Sylvabelle, accompagne.

    Ce Bistagne a bien des ennuis. Créateur de la combinaison " Napoléon ", se boutonnant par devant, il a été plagié par un certain Cubisol, auteur d'une combinaison " César " se boutonnant... par derrière. D’où procès, Cubisol étant défendu par Maître Florès qui, bien entendu, tombera amoureux de Sylvabelle. Cette idylle naissante n’échappe pas à l’œil vigilant de Léopold qui tentera de la favoriser, afin d’avoir, de son côté, le champ libre.

    Léopold se dispute avec Josépha qui lui donne son congé. Bistagne est grognon, il regrette sa Canebière… L’aubergiste lui promet une cure de bonne humeur " Au joyeux Tyrol ".

 

Acte II:

    Voici que débarque le " beau " Célestin Cubisol, le fils à son papa. Il est accueilli fraîchement par Bistagne, mais n’en a cure : il est tombé amoureux de Clara la fille " zozotante " de l’attendrissant professeur Hinzelmann.

    Bistagne reçoit un télégramme de Cubisol père lui proposant un mariage entre Célestin et Sylvabelle. Ce n’est peut-être pas une mauvaise idée, mais il craint l’entêtement de sa fille. Il charge donc Florès de la convaincre et pour cela de ne pas la quitter d’une semelle. L’avocat ne se fait pas prier, on s’en doute.

    L’arrivée imprévue de l'Empereur François-Joseph est annoncée ; il logera au Cheval-Blanc. Josépha est affolée : elle prie, elle supplie Léopold de reprendre ses fonctions. Maître de la situation, ce dernier l’oblige à le lui demander à genoux…

    Au cours de la réception, Léopold chargé du discours de bienvenue, apercevant Josépha auprès de Florès la traite publiquement de dévergondée.

    François-Joseph, qui a bien compris la situation, conseille amicalement son hôte. Josépha comprend que Florès n'est pas pour elle, et que c'est avec Léopold qu'elle pourra être heureuse.

    Le dénouement est sans surprise : Cubisol renonce à son brevet et Bistagne ne voit pas d’objection à ce que Florès épouse sa fille. Le " beau " Célestin convolera avec Clara et Léopold deviendra le maître du Cheval-Blanc après son mariage avec la femme de sa vie.

 

La partition :

    Acte I : Introduction et tyrolienne (Kathi, Piccolo) ; Arrivée des touristes (Chœur, Cook, Picolo) ; Entrée de Léopold " Ah ! Mesdames et Messieurs " ; " Pour être un jour aimé de toi " (Léopold, Josépha) ; Chœur " Arrivée du bateau " ; " La bonne auberge du Cheval-Blanc " (Florès, Josépha) ; Chœur " O ma vache, ma belle vache " ; " Tout bleu " (Florès, Sylvabelle " ; Chœur du marché et Léopold-Josépha : " Ce frais bouquet de fleurs des bois " ; " Adieu, Adieu " (Léopold) ; " Je vous emmènerai sur mon joli bateau " (Florès, Sylvabelle) ; " Au joyeux Tyrol " (Josépha) et final I.

    Acte II : " On a l’ béguin " (Célestin) : " Mais quand paru le mois de mai " (Clara, Célestin) ; " Mon chant d’amour est une valse " (Sylvabelle, Florès) ; " Il est un p’tit peu chlass " (Léopold) ; Réception de l’Empereur ; " Oubliez l’audace de cet exalté " (Josépha) ; Chorale de Saint-Wolfgang " Plus bas, plus bas " ; " Ainsi va la vie " (L’empereur parlé sur fond musical) ; " La bonne auberge du Cheval Blanc (Florès) ; " Ainsi va la vie " (Josépha) ; " Pour être un jour aimé de toi (Léopold) ; Final II

 

 

(d’ après ANAO-Opérette, 62 rue Blanche, 75009 Paris)

 

 
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