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La belle Hélène Convertir en PDF Version imprimable Suggérer par mail
Écrit par Webmaster   
21-11-2014

Un peu d’histoire

La découverte des ruines de Troie a donné un fondement historique à la légende racontée dans l'Iliade. Dans cette légende, Pâris, le fils de Priam, a été élevé par un berger. Il gardait les troupeaux lorsqu'Héra, Aphrodite et Athéna se présentèrent devant lui. Les trois déesses se disputaient le prix de beauté. Pâris le remit à Aphrodite qui lui promit l'amour d'Hélène de Sparte.

Accueilli par Ménélas, roi de Sparte, Pâris s'empressa de lui enlever sa femme. Ce fut la raison de la guerre de Troie. Les hostilités durèrent 10 ans. On sait comment elle se termina. Ulysse conseilla aux Grecs de construire un grand cheval de bois dans lequel des guerriers se cachèrent. Les Grecs firent alors mine de se retirer. Les assiégés firent entrer le cheval dans leur ville. La nuit venue, les Grecs sortirent du cheval, ouvrirent les portes à leurs amis et dévastèrent la cité. Au cours de ce siège, Pâris blessa mortellement Achille d'une flèche au talon. Il succomba lui-même sous les flèches empoisonnées de Philoctète.

Dans la réalité, les Grecs se heurtaient aux Troyens qui gardaient le passage de l'Hellespont et prélevaient de lourds péages. Riche, la ville attirait les convoitises. Vers 1190/ 1180, Agamemnon et les Achéens partirent à la conquête de Troie. Bien fortifiée, elle paraissait imprenable. Les assaillants finirent par en venir à bout par la famine et le découragement. Les Achéens brûlèrent ce qu'ils ne purent emporter.

 

 

 

L’opéra bouffe d’Offenbach

Paris, 1864.

On raconte - mais l’anecdote est contestée par certains auteurs - qu’Hortense Schneider, qui vient de se brouiller avec le directeur du Palais-Royal est libre de tout engagement. La diva, encore sous le coup de cette dispute, décide de rejoindre sa mère à Bordeaux.

Avant son départ, Offenbach, Meilhac et Halévy réussissent à lui faire écouter la partition de La Belle Hélène, l'ouvrage qu'ils préparent pour le théâtre des Variétés. Quoique tentée par le rôle qu'on lui propose, la jeune femme refuse de s'engager. Arrivée à Bordeaux, elle reçoit une dépêche amicale et pressante. Elle exige un cachet exorbitant et, l’ayant obtenu, prend le train pour Paris. Que cette anecdote ait été ou non inventée, une chose est sûre : Hortense est engagée pour interpréter Hélène.

Les répétitions sont difficiles. L'orchestre de 26 musiciens et les chœurs qu'Offenbach a réussi à soutirer de la ladrerie du directeur Cogniard ne lui donnent pas satisfaction. Il ne réussit pas à obtenir qu’un ballet agrémente le spectacle. Les costumes et décors sont neufs, mais sans luxe, ni recherche. Hortense fait caprice sur caprice. Elle est souvent en désaccord avec Offenbach au sujet de l'interprétation. Elle se dispute régulièrement avec Léa Silly, la titulaire du rôle d'Oreste…

On finit par arriver au soir du 17 décembre 1864, date de la première représentation. Le triomphe est au rendez-vous tant pour les auteurs que pour les interprètes, Hortense Schneider et José Dupuis en tête. Certes la presse, tout en louant les qualités de la partition d’Offenbach, n’apprécie pas toujours ce nouveau camouflet infligé aux idoles de l’Antiquité. Mais qu’importe, le succès de La Belle Hélène ne tarde pas à devenir international. Dès mars 1865, l'ouvrage est joué à Vienne, le mois suivant, à Berlin. Avec La Belle Hélène, les auteurs s'attaquent, d'une manière encore feutrée (la censure est passée par là !), à la société dans laquelle ils vivent. L'ouvrage dénonce la frivolité des mœurs parisiennes. On trouve également dans La Belle Hélène une critique qui défie le temps : la condamnation des vices éternels de l'humanité et de ses gouvernants.

 

 

L'action se passe à Sparte et à Nauplie, avant la guerre de Troie.

Acte I :

À Sparte, devant le temple de Jupiter

Ce jour-là, Hélène, l'épouse du roi Ménélas commente avec Calchas, le grand augure de Jupiter, l'affaire du mont Ida à la suite de laquelle Vénus a promis à Pâris, le fils du roi Priam, l'amour de la plus belle femme du monde.

Mais la plus belle femme du monde n’est autre, personne ne l’ignore, qu’Hélène, la belle Hélène ! Aussi, cette dernière rejette à l'avance sur la Fatalité la responsabilité des conséquences de cette promesse de la déesse.

Pâris survient et se fait reconnaître de Calchas, en lui recommandant de préserver son incognito. Il lui remet un message de Vénus, et l'augure se met à sa disposition pour l'aider à conquérir Hélène. Cette dernière fait la connaissance de Pâris, qui se fait passer pour un berger. La reine ne cache pas l'admiration que lui inspire ce beau jeune homme.

Voici le cortège des rois qui s’avance : les deux Ajax, le bouillant Achille, Ménélas, le roi de Sparte et Agamemnon, le roi des rois.

Pâris gagne le concours d'intelligence organisé par Agamemnon. Il dévoile alors son identité. Les rois sont soulagés d'avoir été vaincus par quelqu'un de leur rang. Hélène est troublée, très troublée. Ménélas invite Pâris à dîner, mais ce n'est pas suffisant et le jeune homme appelle Calchas à son secours.

L'augure consulte les dieux et annonce que Jupiter ordonne au roi Ménélas d'aller faire un séjour en Crète. Ménélas se fait un peu tirer l'oreille mais finit par accepter. Il part pour la Crète !

Acte II :

Le palais de Ménélas et d'Hélène

Pâris a le champ libre, mais Hélène lui résiste encore. La reine organise un grand jeu de l'oie auquel participent Agamemnon et sa suite. Calchas triche effrontément et se fait surprendre. Il raconte à Hélène ses malheurs. Celle-ci ne s'en soucie guère et lui demande de lui faire apparaître Pâris... en songe. Elle s'assoupit. Tandis que les rois soupent dans la galerie de Bacchus, Pâris est introduit auprès d'Hélène. La reine se réveille, tout en voulant se persuader qu'elle rêve encore. Elle tombe bientôt dans les bras de son soupirant mais…

Mais Ménélas survient et se met à protester de façon peu royale. Il prend tout le monde à témoin de son infortune. On essaie de lui démontrer qu'il y a un peu de sa faute dans cette affaire. On n'arrive tout de même pas à l'improviste chez sa femme au retour d'un voyage ! Mais Ménélas ne veut rien entendre.

Agamemnon se résout à congédier Pâris. Celui-ci se retire en jurant qu'il reviendra et qu'il enlèvera Hélène.

Acte III :

Sur la plage de Nauplie

Pour venger Pâris, Vénus a répandu dans tout Sparte une épidémie amoureuse. Le désordre s'est installé dans les ménages et dans les mœurs.

Hélène boude. Elle refuse de se justifier devant Ménélas. Agamemnon reproche à ce dernier son égoïsme ; il le conjure de sacrifier son honneur à l'intérêt du pays.

Ménélas a choisi un autre moyen pour calmer le courroux de Vénus. Il a écrit à Cythère pour demander la médiation du grand augure de la déesse. Calchas proteste contre la venue de ce concurrent.

La galère de Cythère fait son apparition. Pâris, méconnaissable sous son déguisement de grand augure, annonce le désir de la déesse : Hélène devra l'accompagner à Cythère où elle sacrifiera cent génisses blanches à Vénus. Heureux de s'en tirer à si bon compte, Ménélas accepte. Hélène, qui reconnaît Pâris, n'hésite pas et s'embarque sur l'esquif. Aussitôt que la galère a levé l'ancre, Pâris ôte sa fausse barbe et annonce à Ménélas qu'il emmène Hélène à Troie. La guerre de Troie aura bien lieu !

 

 

(d’ après ANAO-Opérette, 62 rue Blanche, 75009 Paris)

 
 
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