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Henri Christiné Convertir en PDF Version imprimable Suggérer par mail
Écrit par Administrator   
13-02-2009

André Messager

 

Henri Christiné passe pour un compositeur des « Années Folles ». Il a pourtant déjà 51 ans quand il triomphe en 1918 avec Phi-Phi.

 

Christiné était né à Genève le 27 décembre 1867 et était le fils d’un horloger. Sa sœur aînée lui enseigne le piano et le solfège. On le retrouve en 1889 professeur de grec et de latin dans un lycée de sa ville natale. Il quitte son emploi pour suivre une chanteuse de café-concert qui se produisait à Genève, à la Brasserie de l’Espérance où il avait signé une revue. Il se met au service de la divette qu’il « accompagne » dans une longue tournée en France ; Christiné s’adonne à la composition ; les deux jeunes gens s’installent à Paris, à deux pas de la Scala et de l’Eldorado. Madame Marchand, leur directrice, met Christiné en contact avec les vedettes du moment : Dranem, Mayol, Léoni, Dalbret…

Notre compositeur était lancé ; il produit de petites opérettes pour la Scala, la première, Service d’amour, dès 1903.

Il devra attendre 1918 pour connaître son premier grand succès, Phi-Phi. La guerre n’est pas terminée que Gustave Quinson demande à Albert Willemetz un petit spectacle sans prétention ; Christiné sera contacté et, de mouture en mouture, la » petite chose » prévue pour le théâtre de l’Abri deviendra aux Bouffes-Parisiens l’un des spectacles les plus emblématiques des « Années Folles ». Phi-Phi conserve encore le parfum des opérettes du passé par son écriture littéraire et ses nombreuses valses (musette, lente, anglaise ou boston).

 

Dédé en 1921 ne lui ressemble pas. Si les ensembles et les finals restent toujours très soignés, les numéros écrits pour Urban ou Chevalier sont censés drainer aux Bouffes les amateurs d’airs scandés, de textes à double entente et de « lyrics » percutants (« Dans la vie faut pas s’en faire… »).

 

Avec la douzaine d’opérettes qui suivra (J’adore ça, P. L. M., J’aime…) et que se partageront les Bouffes et le théâtre Daunou, Christiné ne retrouve pas la même ampleur dans le succès. Le charivari des cœurs et la veine libertine qu’on note dans les livrets d’Albert Willemetz, Saint-Granier, André Barde ou Rip trouvent toujours la musique juste et  » allante  » caractéristique de son art, se recommandant  » d’une petite altération furtive ou de l’emploi malicieux d’une appoggiature pour donner un peu de piquant à son texte «  (Vuillermoz).Il sait aussi que le rendement de sa partition tient aux têtes d’affiche toujours judicieusement distribuées et grâce auxquelles le public se repère : Germaine Gallois, Davia, Marguerite Deval ou Jeanne Cheirel, Milton, Lucien Baroux, Boucot ou Géo Bury.

 

Sur la fin de sa vie (il meurt à Nice le 23 novembre 1941), le Châtelet de Maurice Lehmann lui ouvre ses portes ; il se tourne alors vers les opérettes à grand spectacle en collaboration avec le compositeur Tiarko Richepin ; c’est Au temps des Merveilleuses avec André Baugé et Marcelle Denya ou encore Yana, son dernier titre.

 

 

(d’ après ANAO-Opérette, 62 rue Blanche, 75009 Paris)

 

 

 
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