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Vincent Scotto Convertir en PDF Version imprimable Suggérer par mail
Écrit par Administrator   
13-02-2009

Vincent ScottoNé le 21 avril 1874 à Marseille, Vincent Scotto aura été le témoin de " La Belle Epoque ", des " Années Folles " et du début de la " l’après-guerre ". Compositeur populaire aux mille succès, il a été souvent brocardé pour sa méconnaissance de la musique. Ce qui paraît excessif, car, s’il n’a pas effectué d’études musicales poussées, Scotto a néanmoins étudié la musique chez les frères Maristes. Cette culture musicale a été confirmée par Paulette Zévaco qui, de 1927 à la mort du compositeur, harmonisa ses mélodies.

Adolescent, Scotto écrit pour les artistes en représentation à Marseille. Remarqué par Polin, il est mis en relation avec Christiné qui adapte l’une de ses compositions, " Le Navigatore " sous le titre " La Petite Tonkinoise ". On connaît la carrière de ce " tube ". En 1906, le jeune marseillais rejoint la capitale et, après quelques mois difficiles, obtient la consécration avec " Ah ! si vous voulez de l’amour ".

L’invention mélodique de Scotto ne se dément pas au cours des décennies qui devaient suivre. " Ses musiques sont étonnamment variées pour un homme qui travaillait presque à la chaîne ", lit-on. On lui attribue 4000 chansons, 60 opérettes et 200 musiques de films !

Dans la chanson, on citera quelques titres :" J’ai deux amours " (pour Joséphine Baker), " Prosper " (Maurice Chevalier), " Le Trompette en bois " (Milton), " Marinella " (Tino Rossi), " Le plus beau tango du monde " (Alibert), " Sous les ponts de Paris "...

Vincent Scotto a également été un compositeur d’opérette fécond. On restreint trop souvent son apport dans ce domaine à deux trilogies : celle des opérettes marseillaises, Un de la Canebière, Au pays du soleil et Trois de la Marine et celles des opérettes à grand spectacle, Violettes impériales, La danseuse aux étoiles et Les Amants de Venise.

Or il faut savoir que dès 1912, Vincent Scotto compose, Susie, créée aux Variétés de Toulouse. On raconte que la guerre aurait empêché l’ouvrage d’être représenté à la Gaîté-Lyrique. Susie est à la fois une œuvre influencée par des succès récents comme La Veuve Joyeuse et une opérette qui annonce les années folles avec son héroïne qui préfigure l’émancipation de la femme.

C’est ensuite toute une série d’ouvrages créés soit à Paris, soit en province voire à Bruxelles tels que La Poupée du Faubourg (1919), Miss Détective, Pan-Pan, Zo-Zo ou La Poule des Folies Bergères...

L’opérette marseillaise, après le triomphe de La Revue Marseillaise (1932), déferle alors sur la capitale avec Alibert en tête d’affiche et attire les foules pendant une douzaine d’années.

Elle s’essouffle après 1945, mais le septuagénaire Scotto ne renonce pas et aborde l’opérette à grand spectacle. Sa trilogie, entre 1948 et 1967, totalisera plus de 3500 représentations à Mogador (dont près des 3/4 chantées par Marcel Merkès).

Il ne faut pas non plus oublier que Vincent Scotto a composé un nombre important de musiques de films ; celles de ses opérettes marseillaises portées à l'écran, certes, mais également la plupart des partitions des films de Pagnol... entre autres.

Avec un succès constant, pendant près d'un demi-siècle, Vincent Scotto aura chanté "Les joies et les tristesses du cœur, les passions, les tendresses, les voluptés, les étreintes, les baisers, les rencontres, les séparations douloureuses, les souvenirs... l'amour un peu fou des jeunes gens, l'amour désabusé des vieillards, l'amour des animaux, l'amour de la terre, de la patrie, de sa ville ou de son village, de son clocher, de sa rue et de sa maison...".

    Vincent Scotto est décédé à Paris le 17 novembre 1952.

(d’ après ANAO-Opérette, 62 rue Blanche, 75009 Paris)

 
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